La municipalité a récemment fait regoudronner les allées du cimetière, une opération que nous avons critiquée (voir notre tribune dans Le P’tit Bonjour n°218 – mai 2022) car elle va à l’encontre des préoccupations environnementales qui nous menacent : pour lutter contre le réchauffement climatique et ses effets, il faut désormais préserver au maximum les sols en arrêtant de les imperméabiliser par du béton ou du goudron.
Encore pouvait-on croire que les étroites bandes de terre ménagées le long des allées bitumées ne seraient pas tout à fait inutiles. Les forts orages qui ont frappé Saint-Junien le 22 juin ont montré le contraire ! Le ruissellement des eaux a en effet emporté sur des dizaines de mètres le mélange terre-pierres, révélant qu’il avait été simplement posé sur l’ancien caniveau en ciment. On nous a fait croire qu’il s’agissait d’espaces favorables à l’infiltration des eaux alors qu’il s’agissait d’un simple camouflage du béton. Pas très honnête et logiquement sanctionné par la nature elle-même qui a dévoilé la supercherie. L’ancien caniveau a joué le rôle de glissière pour le déblaiement de la terre. Tout est à refaire… et tout a été refait à l’identique… En attendant le prochain orage !
Certains diront qu’on est en présence d’orages exceptionnels… Mais avec l’évolution rapide du climat, ces événements extrêmes vont devenir plus fréquents car c’est justement l’action humaine (pollution, artificialisation…) qui en est à l’origine. Les conséquences se font sentir à Saint-Junien comme ailleurs ; lors des orages de juin, outre le cimetière, plusieurs rues de la partie est de la ville ont été victimes du débordement des canalisations. Celles-ci, malgré leur taille, ont été insuffisantes pour évacuer les eaux de ruissellement dévalant du nord de l’agglomération, c’est à dire de cet espace autrefois rural qui depuis vingt ans a été colonisé par les zones commerciales et industrielles, les lotissements, la voirie et les parkings qui vont avec. Une urbanisation mal contrôlée dont on paye déjà les excès.
Certes les discours ont changé ici aussi et on nous parle « d’intégrer les impératifs de développement durable » (magazine de la POL, Avec Vous n°15 – avril 2022). Il est temps de passer aux actes.